De l’ombre à la Lumière… Une vie toute ordinaire, transformée et devenue lumineuse par la grâce…

Une vie toute ordinaire, comme celle que chacune d’entre nous peut la vivre…
Une vie cependant transformée et devenue lumineuse par la grâce !
Je suis une femme comme chacune d’entre nous, avec un parcours plus ou moins blessé par la vie.
Mon histoire commence il y a un peu plus de 67 ans.
Je suis conçue dans une famille pas du tout unie, un accident de parcours, pas désirée, pas voulue.
Une maman avec de gros soucis psychiatriques, bipolaire (maniaco-dépressive comme on disait à l’époque).
Un papa que je ne sais pas vraiment définir au début de mon histoire, tellement sali, décrié et critiqué par maman.
Un grand frère de 12 ans plus âgé que moi dont je n’ai gardé aucun souvenir et qui n’a gardé aucun souvenir de sa petite sœur…
Une grande sœur qui a 8 ans de plus que moi et qui n’a gardé aucun souvenir de ce petit bébé qui arrive, de cette petite sœur que je suis pour elle.
Ni de l’un, ni de l’autre je n’ai gardé aucun souvenir non plus…
Je ne suis pas désirée du tout, je suis un accident. Mes propos vont (peut-être) parfois devenir crus, pardon, mais c’est avec çà que je grandis.
Etant petite, je l’apprends déjà par maman : « Ton père a voulu que j’avorte, il ne voulait pas de toi. »
Voilà, le décor est planté. Je suis conçue dans la violence d’après elle, mon père veut m’avorter, me supprimer. Et en plus quand j’arrive, je dois être un garçon pour être acceptée par mon père…
Je suis une fille
De ma toute petite enfance, je n’ai pas gardé beaucoup de souvenirs.
Je suis une petite fille docile, gentille, effacée, hyper angoissée, hyper anxieuse, tiraillée entre 2 parents qui ne s’entendent pas du tout, qui grandit dans l’ombre pour ne pas déranger.
L’ambiance familiale est faite soit de cris, de colère de mon père, de regard de haine envers ma mère ou de longs silences lourds et pesants.
Déjà toute petite, je suis accaparée par maman. Je deviens « sa chose ». Un amour possessif, malsain, tordu mais un amour quand même.
Je grandis dans son giron et sans m’en rendre compte, papa n’existe pas pour moi.
Un soir, je devais avoir 2ans, 2 ans1/2, je me suis sauvée dans la rue, sans doute après une énième dispute qui me faisait paniquer. Quand maman me récupère dans le noir et le froid, avec mon doudou, en pleurs, je lui dis dans un langage pas encore bien structuré : « Ze voudrais que papa, y revienne plus zamais »
C’est ce que maman m’a rapporté quelques années plus tard.
Je grandis, je n’ai pas beaucoup de facilités à l’école… Je dois me battre sur d’autres terrains pour me construire. Je rentre de l’école, papa est au travail, maman couchée au divan. Elle y passe d’ailleurs une grande partie de sa vie car comme elle dit ; »je suis trop malade ». Sa bipolarité fait que son état est source de beaucoup d’instabilités : de hauts, très hauts (folie par moment) de bas, très, très bas.
Je me construis… je ne sais pas trop comment.
Je suis un garçon manqué.
Sans doute que je cherche inconsciemment à attirer l’attention de papa qui, après avoir accepté la grossesse de maman souhaitait avoir un fils.
Je grimpe dans les arbres, je monte sur mon vélo en passant la jambe par-dessus la selle, comme les garçons, j’essaie (maladroitement) de faire pipi comme les garçons contre un poteau ou contre un arbre, je mets une jupe culotte qui va durer plusieurs années car j’en aurai 3…
Rien de féminin !
Une image féminine ternie par une maman malade tout le temps couchée…
Comme je l’ai dit plus haut, je grandis et je deviens la raison de vivre de maman, sa « chose », sa confidente mais d’une manière tordue, malsaine. Sa vie déséquilibrée se déverse en moi.
Je me construis avec plein de phrases erronées. Je suis encore jeune, 8, 9, 10 pour entendre certaines choses : « Ton père est un salaud, tous les hommes sont mauvais. Le 27 octobre est le + laid jour de ma vie (mariage). Ne te marie jamais » etc.…
J’ai eu droit en détail de savoir comment s’est passée leur nuit de noce. « Faire l’amour c’est sale, dégoûtant. »
Mon imagination de petite fille y voit de la boue.
Tout cela s’imprime en moi et salit la petite fille peu structurée que je suis. Pas facile de gérer le fait que les hommes sont des salauds alors qu’au fond de moi j’ai une identité masculine marquée…
Je dors avec elle jusqu’à +/- 14 ans. Je participe à ses délires nocturnes. Je suis entraînée dans ses rêves éveillés, dans ses mensonges aussi.
Le chat dort avec nous, elle lui parle et je réponds en prenant une « voix » de chat. Elle croit que le chat lui parle
Je me construis dans ses délires, sans être corrigée.
Tous les matins, je dois mettre directement de la poudre dans le café de papa « pour que papa soit gentil avec maman » un médicament sans doute…
Très, très jeune, je suis au courant des 2.3 aventures qu’elle a eues lors de séjour en clinique psychiatriques antérieurs à ma naissance. Je me sens sale, honteuse de savoir tout çà.
Mon identité n’est pas encore construite. Par moment, je me prends encore pour un mec dans les amitiés que j’ai avec mes copines. Qui suis-je ?
Quand je ne travaille pas pour l’école, elle me dit : « Tu diras que tu as dû travailler pour aider ta maman trop malade »
Je suis dans le mensonge, dans l’erreur.
Je trouve certaines satisfactions dans les mouvements de jeunesse. Petite, je vais chez les lutins.
Et là, 2 cheftaines me touchent car elles portent un regard juste et aimant sur moi.
Mon institutrice de 4° et 5° primaire me marque beaucoup aussi. Je me sens aimée d’une manière juste aussi. Là, je peux exister…
Je termine ma 6°primaire hyper angoissée, paralysée intérieurement, incapable d’avancer dans la vie.
Je porte trop pour une petite fille, j’ai reçu trop d’infos à garder « en secret » et qui ne sont pas justes qui salissent mon âme de petite fille.
Je me sens sale, honteuse, rejetée et je n’accepte pas mon corps, ni qui je suis. J’ai peur !
Je suis incapable de quitter l’école primaire quelque peu sécurisante et je commence à me rendre malade. Je suis prise en charge par un pédopsychiatre.
J’entre finalement en secondaire avec un trimestre de retard et des lacunes scolaires.
Je me bats, je me mets en valeur dans le sport et je suis attirée par ma prof de religion. Sœur Madeleine ! Ah ! Comme je lui dois beaucoup ! Sous son regard, ma vie change ! Je découvre sans la savoir cette phrase de l’Evangile de Marc : « Alors Jésus posa son regard et l’aima »
Après une vie de foi ou j’allais à la messe avec maman pour chanter à la chorale, je découvre une vie spirituelle grâce à cette religieuse.
Il y a quelque chose chez cette personne qui fait que j’existe. Son regard posé sur moi, sa manière de me rejoindre, de me comprendre, de me relever, de me mettre en valeur, de me corriger durement par moment aussi, tout cela me percute profondément.
Son cours de religion me touche, il est basé sur la recherche du Vrai, du Beau, du Bien.
Tout un programme qui touche mon âme !
Je ne le sais pas encore mais je fais une nouvelle expérience de l’Amour de Dieu, après mes 2 cheftaines lutins et mon institutrice de primaire (qui deviendra Sœur Clarisse par la suite)…
Cette prof-là me rejoint, me touche dans ma psychologie d’enfant blessée mais surtout, elle nourrit mon âme assoiffée de pureté et de vérité.
Je peux exister pour ce que je suis et pour quelqu’un, d’une manière juste !
Avec elle, je découvre les équipes Notre-Dame, la Bible, elle me donne des responsabilités pour animer des partages, préparer les messes de classe etc.…
J’économise le peu d’argent de poche que je reçois pour m’acheter une guitare.
J’apprends à jouer toute seule et je peux commencer à animer des messes avec mes pauvres moyens.
En fait, j’avance dans la vie !
Je me construis à l’extérieur de la maison, chez les guides qui me donnent de vraies valeurs justes et plus tard dans les camps Mutu où je peux me donner et être reconnue ; Je fais de la natation, je gagne toutes mes courses, là aussi, je suis reconnue. J’existe !
Et là, vers 16 ans, j’ai un début de contact avec papa car il vient me voir et il est fier de sa fille qui est d’un bon niveau en natation. Il vient me voir, mais chaque fois, au retour de mes courses, il repasse au bistrot et rentre complètement saoul.
Je découvre alors son penchant pour l’alcool et cela me dégoûte.
Plus tard, je comprendrai que c’est un échappatoire à sa drôle de vie de couple.
Je comprendrai aussi qu’il s’est beaucoup tracassé pour moi, voyant comme j’étais sous la domination de maman.
Il a eu très, très peur pour moi m’a dit mon frère.
Depuis que je suis petite, un sentiment me suit, me poursuit…
Oui, je suis hyper angoissée, anxieuse, avec un manque de confiance en moi, de grandes peurs qui m’obsèdent mais surtout avec ancré au plus profond de moi un immense sentiment de solitude, comme un gouffre qui me tire vers le bas et m’entraîne dans une descende vertigineuse et un rejet, même un dégoût de moi-même et une honte de mon corps.
Mes études me conduisent à devenir instit maternelle.
Je comprendrai plus tard en faisant un travail sur moi-même et avec la grâce du Seigneur que j’ai voulu donner aux enfants ce côté maternel que je n’ai pas reçu.
Etre attentive aux blessures des enfants et tenter de leur donner de l’amour avec mes pauvres moyens.
J’avance dans la vie, je rencontre Denis, celui qui deviendra mon mari, qui va combler ma solitude, qui va me sortir de… qui va… qui va !
Maison, projet BB, la vie de jeunes mariés avec ses joies, ses difficultés et pourtant, en ayant tout pour être heureuse, cette solitude profonde, ce gouffre vertigineux me collent encore à la peau.
Je vis le début de notre mariage d’une manière fusionnelle (modèle d’amour ancré dans ma vie de petite fille)
Notre 1ier fils, Yannick s’annonce, grossesse voulue, souhaitée, désirée.
Les blessures de mon enfance sont encore là ! Il m’est difficile de montrer mon ventre qui s’arrondit (alors que j’en suis heureuse) gênée car « faire l’amour c’est de la boue » comme cela a été très profondément ancré en moi. C’est fou comme nos blessures nous collent à la peau !
Et ici, une fois de plus, je demande au Seigneur de visiter ces moments de honte, ce sentiment négatif porté sur Yannick.
Un second fils s’annonce, puis une fille ! Nous sommes comblés ! Quelle joie.
Ma vie de foi est ce qu’elle est… Je vais à la messe le dimanche. Si je n’y vais pas, prise par les tâches familiales, cela me manque mais çà s’arrête là.
Une grande épreuve va cependant toucher notre couple après 6 années de mariage. Après la construction de notre maison qu’il réalise seul, Denis s’effondre… Vidé, fatigué, à bout. Fatigue normale, oui bien sûr. Un boulot, une maison, 3 jeunes enfants…
En fait, après quelques temps, il entre dans une profonde dépression, qui va finalement durer un peu plus de 25 ans, avec des hauts, avec des bas, avec des périodes de répit aussi.
Et petit à petit, j’interroge le psychiatre qui le suit et lui fais remarquer que je vois beaucoup de similitudes avec la maladie de maman.
Le diagnostique est enfin reconnu, lui aussi souffre de bipolarité avec tout ce que cela comporte pour lui bien sûr (surtout quand il est en phase dépressive) car quand il est en phase maniaque, il est le plus fort, le meilleur. Rien ne peut lui arriver. Il écrase tout le monde, il sait tout etc… Avec tout le lot de souffrance que cela implique pour toute la famille.
En phase dépressive, ce qui arrive le plus souvent, il est terré, enfermé dans sa souffrance, sa solitude, ses idées suicidaires, seul moyen pour en sortir…
Pour moi, c’est un choc.
Je quitte une maman bipolaire, je suis encore fragile, pas bien construite, jeune maman de 3 enfants et paf !
La bipolarité me poursuit, me rejoint.
Pour mes enfants aussi c’est un choc, une source de blessures que certains portent encore aujourd’hui.
Et mon mari ne me comble pas !
Denis, à travers ses périodes dépressives cherche à se faire aider médicalement bien sûr mais également à travers sa vie de prière.
Pour nos 20 ans de mariage en 1997, nous décidons de partir à Medjugorje. Nous y allons pour lui (moi, espérant secrètement sa guérison…)
Oui, nous y allons pour lui et c’est là que pour la seconde fois de ma vie (après Sœur Madeleine) ma vie de foi bascule.
Nous rentrons, il est encore plus mal qu’avant. Il restera d’ailleurs couché, 3 jours au lit, son chapelet à la main, comme un mort dans son cercueil.
Et moi… Et moi… je ne sais pas ce qui m’arrive. Une paix profonde m’a envahie. Il me semble et c’est furtif comme sentiment, il me semble que je ne suis plus seule ;
Voyant son état empirer, je me dis : « On y est allé pour lui et c’est moi qui ai reçu… »
Je ne comprends vraiment pas tout mais Marie est certainement intervenue. Même si Marie et moi, ce n’est pas encore top, car j’ai une image tellement faussée d’une maman.
Un peu plus tard, cette année là, nous passons encore une fois de plus un réveillon de Noël dans la tristesse, le désarroi, les larmes d’un papa qui ne va pas bien et est fort nerveux et ne supporte rien.
Dur, dur pour les enfants. Dur, dur pour, moi.
Le lendemain de Noël nous nous mettons en route car nous avons entendu parler d’une communauté religieuse à Libramont. La profondeur du désarroi est tellement forte qu’il nous faut de l’aide
Marie ouvre un chemin !
Le chemin vers la communauté Saint Jean, nous l’avons emprunté de nombreuses fois pour conduire nos enfants à la salle de basket située à côté. Et voilà que ce jour-là, sur la route, sous le pont du chemin de fer, nous croisons « par hasard » quelqu’un qui ressemble à un moine…
Nous, nous arrêtons, je lui parle quelques instants et voilà que le frère Yohan comme il se présente monte dans notre voiture et nous accueille au prieuré pendant plus de 2 heures.
« Je viens voir si vous pouvez m’aider à vivre » lui dira Denis.
Un court mais beau chemin va commencer avec lui. Je ne me sens plus seule pour accompagner Denis dans sa souffrance.
Merci Seigneur. Merci Père Yohan.
Une année plus tard en été 99, Nicole m’invite à la semaine du Renouveau Charismatique à Beauraing.
Je découvre… je ne connais pas du tout.
Immédiatement, je suis touchée par les chants, les prières profondes qui rejoignent ce que nous vivons.
Je me sens en quelque sorte en vacances, en décrochage des soucis de la maison, avec mon amie et dans un climat de paix et de joie. Tout cela me rejoint profondément et m’émeut.
A la fin de la cérémonie, je reçois une grâce vraiment particulière.
Dans l’assemblée, quelques rangées devant nous, un homme d’un certain âge se retourne et me regarde intensément.
L’homme qui me regarde, c’est mon papa. Je ne comprends absolument rien à ce qui m’arrive, je fonds en larmes. Ce que je vis est impossible… Papa est décédé en 77, quelques temps après mon mariage. Je pleure, je pleure, je pleure tout en étant bien.
Un chemin de pardon avec mon papa peut commencer.
Là, grâce à la puissance de l’Esprit Saint, une nouvelle fois ma vie de foi bascule.
Je découvre un Jésus vivant qui, par son Saint Esprit, agit et vient me rejoindre pour pardonner à celui qui est « un salaud » (pardon…) et qui a voulu m’avorter.
Guérison et chemin de pardon commencés…
Plus tard d’ailleurs, je comprendrai que ce désir d’avortement était un choix vis-à-vis de maman qui avait été incapable de s’occuper de mon frère, ni de ma sœur qui avait finalement été placée chez ma tante.
Ma vie de tradition de foi bascule, une fois de plus. L’Esprit Saint me saisit par la grâce du Renouveau.
Etant ado, j »avais reçu une carte de Sœur Madeleine à laquelle j’avais adhéré sans en mesurer la grandeur : « Laisse toi faire et défaire selon le plan de Dieu »
C’est vraiment cette phrase qui se mettait sans cesse en place dans ma vie. Un beau chemin
Psychologiquement pour moi toutes ses périodes de phases maniaques ou dépressives étaient très lourdes à vivre.
Un stress permanent.
J’ai découvert que j’existais en quelque sorte à travers sa maladie pour être aimée.
Comme j’avais fait avec maman auparavant.
Ici j’étais dans le même moule sans en prendre conscience à l’époque.
J’ai aussi pris conscience plus tard que notre relation fusionnelle n’était pas juste du tout. J’étais restée dans le même moule.
Mais petit à petit, avec beaucoup de délicatesse, le Seigneur m’a fait sortir de cette fusion, de cette dépendance, qui était même par moment de la soumission.
Qui suis-je vraiment ? Un chemin…
Nous avons connu d’autres épisodes beaucoup plus douloureux et difficiles mais la présence d’un Jésus vivant par son Esprit qui me donne sa force, sa lumière m’a permis de tenir le coup.
Je me sens moins seule…
Une nuit de désespoir pour lui, où j’ai vécu et tenu bon par la prière et la prise de différents petits pains de la Parole, la pédagogie de Dieu m’a soutenue et m’a aidée tout au long de la nuit pour soutenir Denis pour qu’il ne commette l’irréparable.
Une suite de petits pains qui se complétaient et ouvraient un chemin devant moi. Je n’étais plus seule.
Petit à petit, j’ai grandi spirituellement, j’ai pris mon indépendance.
J’apprends à conduire à 48 ans.
Pour moi, une grande grâce et une grande joie de pouvoir vaincre mes peurs mes angoisses.
Je me vois encore partir à Saint Jeans à coup de « Je vous salue Marie » en serrant mon volant…
« Depuis que ma femme conduit, elle n’est plus la même » dit encore mon mari actuellement.
Non, et c’est vrai ! Et il était temps !
J’ai quitté, par grâce, ce mécanisme de peur, d’angoisse, de manque de confiance en moi, de solitude, de ne pas exister en vérité selon le cœur de Dieu.
Cela s’est fait petit à petit, un beau chemin !
Un chemin de guérison, de libération se mettait en place depuis ma rencontre avec Marie à Medjugorje et avec l’Esprit Saint à Beauraing.
En 2017, j’ai eu la grâce de découvrir via Josiane l’école de prière à Banneux avec Père Guy.
Des week-ends et des semaines de guérison intérieure d’une grande profondeur où le Seigneur peut agir de différentes manières.
Me laisser faire, m’abandonner, pleurer, pleurer encore, pour sortir, vider, donner à Jésus toutes ces années de galère enfermées et cachées durant de nombreuses années. Laisser Sa lumière me pénétrer, illuminer mes ténèbres, nos ténèbres.
Tout un chemin…
L’année 2022 a été perturbée par des soucis de santé.
Après avoir subi 2 chocs électriques pour rétablir le rythme de mon cœur défaillant, je devais subir une intervention à Mont Godinne. Soucis de famille en juin, stress, difficile de prier.
Un mois de juillet difficile à supporter avec les chaleurs et un cœur défaillant qui attendait l’opération. Mon cardiologue absent car il est en vacances et Dieu est absent pour moi également. C’est ainsi que je le vis.
Un pélé à Medjugorje où je suis inscrite pour septembre avec quelques amies dont Cécilia et Nicole.
J’y vais ? J’y vais pas ?
Seigneur, où es-tu ? Puis-je y aller ? Est-ce dangereux ? Désert… Solitude.
Pour m’aider à entrer à nouveau dans la prière, je me décide à refaire le chapelet avec les jeunes de la communauté NDLM via You Tube.
Ce soir-là, les jeunes se trouvent à Pontmain. Je découvre le sanctuaire et son message « Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon Fils se laisse toucher »
Je renoue un peu avec la prière du chapelet. Seigneur, Marie, êtes-vous là ?
Et je confie ces mois difficiles, ce cœur qui ne va pas bien et tout ce que cela engendre comme désagréments, ce cardio en vacances, cette attente d‘une opération, cette interrogation quand à ma participation au pélé.
Après avoir fait avec eux cette démarche de tout déposer aux pieds de Marie, je peux m’endormir paisiblement. Ouf, cela faisait longtemps !
Le lendemain matin, un coup de téléphone du secrétariat cardio de Mont Godinne.
Mon opération est programmée le 22 septembre, en plein pendant ma semaine de pélé…
Oui… ma prière a été exaucée en peu de temps !
Oui, j’ai dû faire le deuil du pélé…
Me laisser faire et défaire selon le plan de Dieu.
J’ai alors fait le choix de vivre ce pélé en communion très proche avec eux tous
Une expérience d’Eglise très forte pour moi.
Etre à l’hôpital, tout en étant là-bas dans ce lieu si paisible, offrir ce qui m’est donné de vivre pour la fécondité de leur pélé.
Tout vivre dans le cœur à cœur et l’abandon !
Je suis partie en salle d’opération, alors qu’eux partaient faire le chemin de Croix au Krizevak.
Une expérience très forte !
Moi qui ai toujours eu beaucoup de difficultés avec mon corps et avec le corps médical (je n’en ai pas parlé) je me suis laissée faire, me sachant portée par mes amies priantes, là-bas sur la Colline .
Elle est souvent défigurée et pourtant comme elle est belle mon Eglise !
Quelques temps avant mon intervention, j’avais reçu une parole de Jésus donnée à Léandre Lachance. Jésus me disait : « Je vais faire battre ton cœur au rythme de mon cœur »
Un mois avant l’opération, je rencontre le cardiologue qui va m’opérer.
Il m’explique très clairement ce qui va se passer médicalement.
Je me permets de vous donner les détails parce que par la suite, dans ma prière je transforme tout ses actes posés en une manière spirituelle.
« Votre cœur ne va pas bien, il est complètement irrégulier, désynchronisé et tout votre organisme en pâtit »
« Oui Seigneur, toutes mes (nos) blessures font que je (nous) me suis construite caduque. Peur, angoisse, solitude, gouffre, fausses représentations.
Tout est irrégulier
Rien n’est synchronisé !
Ensuite, il m’explique que pendant l’anesthésie, il va introduire un cathéter par l aine et finalement entrer dans le cœur pour cautériser les veines défaillantes et les resynchroniser.
Chaque geste va prendre du temps. Entrer dans le cœur et prendre le temps de verser du sérum physiologique pour éviter un caillot, percer la membrane qui sépare les 2 parties avec à l’entrée du sérum et à la sortie du sérum. Bref chaque geste, chaque action se fera dans le but de la guérison.
Beaucoup de délicatesse finalement pour arriver à relancer la machine et éviter l’AVC.
En regardant en arrière dans ma vie, mon cœur de petite fille, d’ado, de jeune maman et de femme en chemin a été comme pour nous toutes attaqué, blessé, malmené, perturbé, agressé.
Mais le Grand Cardiologue, le Grand Chirurgien a toujours été là !
J’ai compris que je ne devais plus « faire » pour être aimée mais « faire » par amour, faire « pour aimer » Un chemin…
La vie m’a été donnée, ne m’a pas été ôtée.
IL m’a donné plusieurs mamans de substitution : mes cheftaines, une institutrice devenue Clarisse par la suite, Sœur Madeleine, ce grand chirurgien cardiologue.
Il m’a donné une maman à Medjugorje, un papa à Beauraing qui m’a aidé à découvrir cette paternité divine qui m’a voulue de toute éternité.
Il m’a fait découvrir que mon écharde comme le dit Saint Paul est de vivre avec cette maladie Bipolarité.
Il m’a donné des prêtres qui ont éclairé ma route Pierre, Père Guy, Père Yohan, et maintenant Michel.
Il m’a donné des amies en Jésus qui m’aident beaucoup, m’ont fait franchir des étapes, avancer en cas de découragement, découvrir ma dignité de femme sous le regard du Père.
Tout cela me fait dire que Oui, même si elle est défigurée, critiquée, mon Eglise, notre Eglise est belle.
Juste avant Noël, le Seigneur m’a permis de vivre quelque chose de très profond.
J’étais à table, nous dînions avec Denis et je parlais de ce témoignage que je devais terminer de préparer.
Tout à coup, une certitude profonde m’est remontée de je ne sais où…
J’ai reçu, j’ai su que j’étais un cadeau pour mes parents…
Qu’auraient-ils fait sans moi, pendant les 21 années passées auprès d’eux avant mon mariage ?
Comment cela se serait-il passé rien qu’eux deux, entre 4 murs ?
D’ailleurs… Papa est décédé 4 mois après mon mariage…
Oui le Seigneur, le grand médecin de l’âme dans toute sa délicatesse, par plein de petites touches de sérum physiologique, a posé son regard sur moi et m’a fait passer de l’ombre à la Lumière.
Il est le Dieu des grands espaces et des larges horizons, le Dieu des longues routes, des chemins vers l’infini.
Il est le Dieu qui me dit de quitter mon pays, mes certitudes, mes vieux préjugés pour que ma vie puisse fleurir et porter des fruits de joie !
Il est le Dieu qui me donne soif et faim d’aller toujours plus loin pour pouvoir vivre avec Lui.
Nous sommes des Femmes en Chemin.
Comme Claire nous a partagé son chemin de marche vers Compostelle où elle s’est abandonnée. Comme Paulina qui s’est laissée transformer par la grâce pour accepter sa différence.
Comme Cécilia, Jacqueline et Nicole qui avec leurs beaux partages de vie viennent nous rejoindre, nous montrent que le Seigneur vient faire battre son cœur au rythme de notre cœur pour nous donner notre identité de femme et nous conduire vers de larges horizons !
Pour tout cela Merci et Bravo Seigneur pour ton plan d’Amour. Amen !