La Résurrection,
chemin de la création!
On l’enterra dans un jardin.
Le dimanche, Marie-Madeleine le prit pour le jardinier. l’Histoire humaine n’est-elle pas commencée dans un jardin, l’Eden, symbole de la merveilleuse amitié qui se vivait entre Dieu et
le couple d’Adam et Eve.
Quel va être le péché puni de mort?
Sûrement pas de fait de voler une pomme ou un fruit sur l’arbre interdit. Ce sera le fait d’utiliser la création sans plus aucune référence à celui qui l’avait créé pour être donnée, livrée à l’homme.
Le mal n’est pas d’abord le fruit du cœur de l’homme crée pur et ami du Créateur. Il est la production de l’ennemi opposé par jalousie à ce plan d’Alliance.
l’Homme serait-il celui qui prend la place du serpent dans le rêve de Dieu.
Une rupture, une désobéissance, une méfiance viennent abîmer et non supprimer ce plan divin.
Chacun veut devenir lui-même en déterminant par lui-même le bien et le mal,
se coupant de l’acte créateur permanent.
l’Homme se découvre nu, dépouillé de son identité. Il va devoir se créer un nouveau personnage, un nouvel avenir sur lequel il n’a aucune prise, un jeu d’essais et d’erreurs hasardeux.
Si l’ennemi, le Satan, le séparateur veillait à obscurcir l’horizon de la vie, Dieu veillait encore plus.
Il y avait un jardin.
Il jouxtait le Golgotha. Là, c’était achevé aux yeux de beaucoup l’oeuvre de Dieu. Satan avait tué l’homme-Dieu. Tout était fini.
Or, Jésus dit, juste avant d’expirer « tout est accompli » comme pour faire éclater, au moment où on s’y attend le moins, la victoire éclatante de Dieu sur les ténèbres du péché et de la mort.
Saint Jean nous raconte la mort de Jésus en faisant correspondre cet instant avec la Résurrection et la Pentecôte.
« Alors, poussant un grand cri, Il expira. »
Autrement dit, Il transmit son Esprit. Son dernier souffle de Fils obéissant jusque dans la mort a été un souffle créateur, recréateur comme au début de la création.
Alors que l’homme criait sa haine à Dieu, par les injures, les moqueries, les trahisons et les traîtrises, Dieu obéissait, nu, bafoué.
N’était-Il pas devenu pécheur comme Adam? Et c’est à cet instant qu’est prononcée la parole de miséricorde, de recréation.
« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Rien n’a pu arrêter l’Amour.
Même l’acte de rébellion, devient le moyen par lequel Dieu s’approche du pécheur pour le guérir.
« Je ne suis pas venu pour les bien-portants mais pour les pécheurs. »
Le médecin ne vient-il pas pour les malades?
« Vraiment, celui-ci était le fils de Dieu » dit le centurion, un païen.
« Voici l’homme » dira Ponce Pilate.
Dieu est devenu homme pour que l’homme devienne Dieu » (St Iréné de Lyon)
Qui donc est l’homme?
Regarde Jésus et tu y verras ta propre beauté.
Certes, il faut regarder l’homme Jésus dans le regard du Père qui rend à Jésus devenu pécheur par les pécheurs et voué à la mort, sa dignité éternelle de fils.
La mort est vaincue.
Regarde Jésus, Il est l’homme ressuscité. Il est le premier d’une multitude. Face au péché, reviens à lui. Il te montrera l’au-delà de tes limites, de tes faiblesses.
Il utilise le mal qui t’habite pour t’attirer par sa miséricorde sur son cœur ouvert. Les plaies de Jésus ne pouvaient cicatriser car elles continuent de couler pour guérir des hommes.
Il y eut un jardin.
Aujourd’hui ce jardin a les dimensions de l’universel. Le tombeau est resté ouvert car à chaque mort, la pierre tombale doit être enlevée, soulevée par Jésus pour y mettre sa Vie.
Nos cimetières se remplissent à cause de la pandémie. Mais on y enterre désormais des héros, des gens qui ont risqué leur vie et l’on parfois perdue à cause de leur générosité.
On y enterre ceux qui avaient oublié qu’ils étaient mortels et petits.
Ils retrouvent la paix par ceux qui les ont aidé jusqu’au bout.
On y enterre dans la peine certes, mais jamais dans le désespoir car la vie humaine a été divinisée par un Dieu qui a connu la tombe mais sans y être enfermé.
Celui qui aime dépasse la mort.
Jésus est vivant! Alléluia!
Michel Capé
😊